Chronique aventure en Inde 2018 ~ Zitouni ~ Badami / Tiracol

Chronique de voyage : ÉTAPE 10 (327 Km) 

Points d’intérêt : Je veux voir la mer ! Cap à l’ouest, donc. Ce sera l’étape marathon du voyage. Mais à l’arrivée, quel spectacle depuis la tourelle de guet du fort de Tiracol ! Il surplombe l’estuaire de la Terekhol River. Ce sera notre étape du soir, bien méritée. Nous ferons là une petite incursion dans l’état du Maharashtra. Auparavant, en milieu de journée, nous avons déjeuné aux chutes d’eau de Godak. Elles annonçaient notre retour dans une Inde plus verte, plus escarpée aussi. Le canyon de Kavlesaad Point, grandiose, nous aura également émerveillé en chemin.

aux dieux de la “bonne” récolte …

8h00. En 2 coups de gaz nous sommes sortis de Badami. Du gaz, nous allons devoir en mettre car nous devons parcourir 327 kilomètres avant d’atteindre la mer, plein ouest.
Les routes de campagne s’enchaînent. Nous traversons tout d’abord de grandes cultures de cannes à sucre. Sur les chemins, quelques flaques d’eau d’irrigation créent avec la poussière de terre rouge une pâte collante. Plus loin, nous doublons un tracteur tirant une remorque chargée ras les ridelles. Il est décoré de guirlandes, de fleurs, de quantité de babioles qui rétrécissent sacrément la visibilité du conducteur. Peu importe. C’est la fête (Diwali) des lumières. Elle est liée à la période des moissons. Les cultivateurs, heureux visiblement de leur récolte cette année le font savoir. 

Derrière le conducteur de chaque tracteur ou presque, de gros haut-parleurs crachent une musique à s’en déchirer les tympans.
Nous atteignons un relief désertique. Une sorte de « bush qui pique ». Les fermes sont là encore plus modestes qu’ailleurs. Sur les pistes, la couleur de la poussière est changeante. Tantôt rouge sanguine, tantôt crème, parfois grise. Les couleurs claires, éblouissantes, masquent les pièges de la piste.
Nous progressons à une moyenne de 40 km/h tout au plus. Pas de véritable arrêt déjeuner aujourd’hui mais de régulières pauses bananes, sodas, oranges, thé au lait. Toutes les 2 heures.

Vers 16h30, alors qu’il reste encore 65 kilomètres à faire, nous faisons un bref arrêt aux chutes d’eau de Godak. Pas d’eau, donc pas de cascade. Par contre, le canyon dans lequel elle devait se jeter est sublime. Le contre-jour laisse deviner la succession de langues de roches qui s’estompent au lointain.
La toute petite route, en très bon état qui nous a permis de venir jusqu’ici nous a obligés à quitter la route principale qui relie Badami à Goa. Route de tous les dangers, elle est comme minée de milliers de trous, zébrée de raccords de bitume faits à la va-vite, pleine de ralentisseurs non signalés, de travaux inachevés, parfois même elle devient piste… L’enfer !
17h30. Nous venons de crever. La poisse. Dans 1/2h il fera nuit et nous sommes à plusieurs dizaines de kilomètre de notre but : la douche !
Démontage de la roue arrière, changement de chambre à air, remontage et… pschitt ! Nous avons pincé la chambre à air neuve. Re-démontage et là… que faire ?
Nous parvenons à faire s’arrêter un conducteur d’une voiture. 2 Philippe et la roue s’y entassent. L’un d’eux pointe sur son téléphone le lieu de l’incident pour être en mesure d’y revenir avec la roue réparée. Nous apprendrons plus tard, nous qui sommes restés près des motos que le réparateur se trouvait à 500 mètres plus avant, juste après une courbe.
18h30. Nuit noire. C’est parti pour 40 kilomètres de gros n’importe quoi. Les trous, les bosses, les graviers, les tas de déchets … ne les voyant plus nous ne pouvons ni les contourner ni les anticiper, nous les subissons. Les vaches, les chiens se déplacent sur la chaussée sans lumières, les voitures, les bus et les camions, eux, sont en plein phares. Les scooters scintillent de lumières vertes, bleues, rouge clignotantes. Il y a du monde partout, dans tous les sens, et on ne voit rien. Au secours !
A l’approche de la côte, c’est pire encore. Les routes se croisent et se recroisent, les villages mal éclairés se succèdent et la circulation s’intensifie encore.
Plus que quelques kilomètres. Heureusement que ma trace est précise car notre hôtel est bien planqué.
20h15. Le contact est coupé. Nous sommes sains et saufs.
Check-in et hop ! Une bonne douche.
21h30. Dîner sous une pergola, le clapotis de la mer au loin, de la bonne musique… au près.  Zitouni et sa troupe …

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16 commentaires sur « Chronique aventure en Inde 2018 ~ Zitouni ~ Badami / Tiracol »

  • Coucou Claude,

    une sacré péripétie ce voyage, avec tant de problèmes qu’ils n’attendaient pas. Mais les paysages ne sont pas si mal que ça et la route bien telle qu’ils la décrivent!

    On dirait que j’ai un peu de retard, quand je vois ce que dit Dom (c’est du passé ça?)

    Pas grave si je ne vois pas la réunion, j’ai une amie très chère là bas.

    Bon weekend j’espère pouvoir faire un nouvel article, car j’ai encore à répondre!!

    Amicalement. Sylvie

  • Zut! je m’attendais à plus de photos. Quelle aventure encore une fois!!! C’est vrai que c’est plus vert avec ces montagnes au loin. Bel après-midi  à toi, Claude, avec toute mon amitié.
  • Il parait que l’Inde est un pays magnifique. Merci de nous en donner un aperçu.  J’adore le tracteur fleuri. C’est gai. Merci pour ce voyage loin de notre France morose en ce moment. Vive les voyages dans les blogs !
  • L’aventure continue… j’aime beaucoup la déco florale des tracteurs, mais j’aurais certainement moins apprécié la musique tonitruante !

    Bonne journée

  • Bonjour Claude

    Ah la terre de latérite, ils ont dû en « bouffer » de la poussière ….. ça me rappelle les pistes au Sénégal !

    Il est joli le tracteur !!!

    Une belle aventure, les imprévus font aussi partie du voyage mais vrai que les gérer à la nuit tombée ne doit pas être facile, et elle tombe de bonne heure !

    Merci pour ce joli partage, Zitouni et sa troupe doivent penser avec émotion à l’Inde en ce moment avec le cyclone qui vient d’y passer …

    Bises, bonne soirée et bonne semaine

  • Je me suis dit en te lisant, que je n’aurais pas voulu être à leur place, que d’aventures et de pépins!

    Bises du soir

    Mireille du sablon

  • Et ben dis, çà c’est de l’aventure, mais pas toujours drôle quand il faut rouler dans ces conditions pas possible. Faut êtres jeunes pour vivre cela ! et encore, je ne l’aurai pas fait.
    Bravo à eux mais voilà pour eux des souvenirs incroyables.

    Gros bisous

  • Bonjour Claude. Je suis  en admiration devant ces jeunes  qui ont tant de défis pour ce voyage. Ils font bien d’en profiter pendant qu’ils sont jeunes. Le tout semblait si bien préparé. 

    Au plaisir

  • Coucou Claude, un beau récit de Zitouni et des aventures mouvementées agrémentées de belles photos.  Ils voulaient voir la mer, ils ont vu la mer. C’est génial.

    Bon début de semaine et bisous tout plein

    chatou

  • La dernière partie est une véritable épopée , un grand chapeau de circuler dans de telles conditions .

    Merci pour ce récit palpitant et les photos qui l’accompagnent .

    Bonne journée

    Bisous

     

  • de superbes paysages!!! j’aime bien le tracteur décoré, on devrait le faire ici, ça mettrait de la couleur!!! bisous. cathy
  • Toujours des imprévus, le voyage n’est pas sans embuches …

    Merci pour ces belles photos toujours des costumes très colorés.

     » Bon début de semaine.
    Absente demain : j’accompagne thierry pour un examen cardiaque de 5 heures …
    A mercredi !
    Gros bisoux givrés. « 

Les commentaires sont fermés.