En 1429, alors que les populations des environs s’y sont réfugiées, le château de Thévalles est assiégé par les troupes anglaises. Son système de défense très élaboré lui permet de résister, et les Anglais battus par Jean de Thévalles sont obligés de lever le siège. Un second moulin est reconstruit au XVle siècle après la guerre de Cent ans.
«Le troisième moulin de Thévalles que nous visitons» est bâti sur quatre niveaux pour l’installation d’un mécanisme dit «à l’anglaise» qui subsiste toujours. «C’est un très beau mécanisme du XlXe siècle». Le moulin est aussi appelé en ce temps là «usine» parce que, outre la fabrication de la farine, il assure par une pompe le remplissage de la réserve d’eau du jardin de Thévalles, ainsi que plus tard la production d’électricité au moyen d’une dynamo. En plus, l’installation d’une poulie à l’extérieur va permettre de communiquer la force hydraulique du moulin à toute machine se trouvant à l’extérieur. «Le moulin a été le mécanisme hydraulique qui a entraîné l’industrie (tanneries, scieries, forges, etc.). Il a fait plus qu’écraser du grain». Sur l’autre rive, une pillerie à trèfle, la seule sur l’Èrve.Un très beau mécanisme du XlXe siècle. Les minoteries industrielles (six en Mayenne) ont peu à peu remplacé les moulins traditionnels. Le moulin à eau de Thévalles, inscrit aux Monuments historiques depuis 1999, est le dernier survivant en Mayenne. Il est ouvert au public depuis 1995. Sur sa façade principale, le moulin dispose de quatre portes, une à chaque niveau, dont la porte d’entrée avec sa chatière. «Les rats et souris étaient un vrai fléau». Amenés sur une charrette, les sacs de 100 kg étaient hissés au 4e étage à l’aide d’une poulie. A l’intérieur du moulin, «un petit quart de tour» suffit pour enclencher le mécanisme à l’anglaise dans lequel «on alterne les engrenages de dents en bois et en fonte. Quand ça tourne, c’est moins bruyant et l’usure de la partie métallique est limitée. Il n’y avait qu’à changer les dents en bois et le métal était préservé. Le bois le plus employé est alors le cormier, graissé avec du suif». Le mécanisme, «le plus achevé des moulins à eau» est entraîné par la force hydraulique quand s’entr’ouvrent les vannes ; l’eau s’appuie en bas de la roue hydraulique de 5m60 de diamètre, 2m de large, et forte de 32 pales. Elle est actionnée par l’eau. Autour du mécanisme, une rotonde en pierre protège la fosse et soutient les colonnes et les meules situées au premier étage. «On peut entraîner le mécanisme de 30 tonnes avec seulement 150 litres d’eau par seconde» fait remarquer le guide. «Ça peut aller jusqu’à 600 litres par seconde». Mais si ça tourne trop vite ou pas assez, soudain, la cloche retentit pour prévenir que le débit ne convient pas. D’où l’expression «ça cloche», «quand quelque chose ne va pas». Ce système d’alarme pour réguler la vitesse a été inventé par Léonard de Vinci nous apprend notre jeune hôtesse. Il tourne jusqu’en 1958. Le fil conducteur de la visite est le trajet du grain. Depuis son arrivée au rez-de-chaussée, le grain est monté par la force de l’eau. Les sacs de grains passent à travers des trappes basculantes et bruyantes lorsqu’elles se referment. «C’est pour signaler au meunier leur présence car lui ne les voit pas». Le monte-sac permet d’élever les gros sacs jusqu’au grenier. Le grain est stocké dans des silos au 2e étage. Il en tombe, par un système de chaînes à godets, pour être écrasé par une paire de meules au 1er étage. «Le croisement des rayons des meules réduit le grain en farine». De vieux outils comme les boisseaux servaient d’instruments de mesure. Au 2nd étage, la farine obtenue est tamisée grâce aux blutoirs. Même le gros son, appelé «issues» était récupéré pour les animaux. «On ne gaspillait rien». Les sacs de farine sont ensuite stockés au 1er étage bien au sec. «De là, on les descend, en les faisant glisser sur une planche, directement dans les charrettes». Jadis, moudre du grain était une activité complémentaire : «le meunier prenait du travail à façon et un pourcentage sur la farine». Le moulin s’arrêta de tourner en 1958. Depuis, conservé, puis patiemment restauré, le moulin de Thévalles est un des derniers survivants de ces moulins à eau*, qui pendant des siècles ont fait la richesse de la campagne française, lui assurant quotidiennement sa subsistance. «Un témoignage extraordinaire de l’ingéniosité humaine». Une redécouverte instructive au cœur d’un site champêtre protégé, préhistorique, classé Natura 2000. Des moulins à eau, il n’en reste que 280 environ alors qu’ils étaient 250 000 autrefois.
N.B. : l’épeautre, céréale aux qualités étonnantes, cultivée au Moyen-Âge dans le Maine, a été remise en culture sur la propriété depuis quelques années. Produit 100% naturel !
Ici une vidéo sur Mécanisme de moulin à l’anglaise : https://youtu.be/4jf-4Av7DjQ
une magnifique démonstration de ce que savaient faire les anciens (fait-on mieux?) Belles vidéos.
J’attends l’église du VIIè s au Xè siècle, ce doit être très beau.
Bon weekend avec la pluie ? (comme chez nous)
Amitiés
Sylvie
Bon weekend !
Daniel
Merci pour la vidéo et les explications
Bonne soirée
Bises
Ton article est très instructif
Merci
C’est très intéressant les explications sur ce moulin.
Il y en a peu de moulin à eau par ici, ce sont plutôt des moulins à vent.
Merci du partage et bonne fin de semaine.
Merci Mr le guide!
Bises du jour
Mireille du sablon
Tes images sont très belles même si le visionnage est un peu long …
J’ai admiré.
» Bonne fin de semaine, déjà !
Le temps passe à une vitesse folle …
Gros bisoux ♥ «