L’Équateur à moto, étape 5 ~ Sucua => Riobamba

L’Équateur … étape 5 => Sucua / Riobamba

Le dimanche en Équateur, c’est jour de fête et de gros n’importe quoi. Du coup, nous, on a fait pareil. Du gros n’importe quoi !
Nous quittons Sucua en prenant plein est. Nous allons pénétrer pour une seule journée dans la forêt amazonienne alors il n’est pas question d’en perdre une goutte… De sueur. Ici, tout est différent, absolument différent. La végétation, luxuriante, dégouline comme nous de flotte. Il fait moite. Les pistes, noires, de sable, sont tapissées de gros galets bien ronds qui tranchent avec les pierres anguleuses foulées avant. Les animaux sont démesurés, comme cet escargot gros comme une boule de pétanque. Les habitations aussi sont différentes. Toutes de bois rouge d’Amazonie. Ici, toutes les écoles disposent d’un terrain de foot… Couvert. Les gens, bien moins gras que dans la partie occidentale du pays sont aussi plus renfermés. Bref, tout est différent.

La végétation, luxuriante, dégouline comme nous de flotte …

Nous reprenons plein nord cette fois et nous nous rapprochons des montagnes. Actuellement nous ne sommes qu’à 800 mètres d’altitude environ. Bientôt nous tombons sur un marché aux bestiaux festif. Alors que les éleveurs et les marchands se disputent le bout de viande sur pattes, d’autres se disputent le ballon sur le terrain de « bouse-volley ». 

D’autres, enfin, se disputent tout court. Pendant ce temps là, les femmes font du « bouffe-business ».
Nous continuons, toujours plein nord. Un arrêt banane s’impose. Il est 10h00. Sous un hangar, une petite épicerie fait aussi bar et restaurant. Nous n’allons pas faire comme ces 4 locaux qui en sont déjà à leur 12ième bière commandée. Nous nous contenterons de bananes et d’oranges, bonnes mais coriaces.
C’est reparti, toujours plus haut. Aujourd’hui nous ne ferons qu’un petit 4000… C’est là que ça devient marrant. J’avais repéré sur Google Earth une rivière, large et tumultueuse. Je pensais qu’un bac à moteur permettrait de la traverser. La route qui y menait et qui, de l’autre côté en partait semblait adaptée à un flux important de véhicules. Pas du tout ! Arrivés au bout de la route, un préau, un plot de béton protégé par un pneu de camion et… Un câble au-dessus de la rivière. Point. De l’autre côté du cour d’eau, loin, très loin, on distingue une silhouette. Coup de klaxon, ça bouge, ça vient. À ce moment précis, nous ne savons pas trop quoi penser. Nous préférons même ne pas penser, ne pas Y penser. Traverser la rivière suspendus à ce câble, avec les motos !? T’es c.. ou quoi ? Ben si, on va le faire !!! Le petit bonhomme qui arrive est tout menu, comme sa nacelle. Ça ne rentrera jamais ?! Ben si, ça rentre !!! Enfin à moitié seulement. La roue avant de la moto est attachée avec une simple corde et plus de la moitié du brêlon se retrouve à pendouiller au-dessus du vide. Glurps ! Et comme si ça ne suffisait pas, on monte aussi ! La nacelle et son chargement sont élancés et… Le tout stoppe au milieu de la traversée, à 20 mètres au moins au-dessus des flots qui grondent et ça balance, et ça balance… C’est alors qu’une autre nacelle rejoint la première. Elle est équipée d’un crochet pour l’agripper et d’un câble plus fin passant dans des anneaux. Ce câble va être tiré, au moteur, dans le bâtiment que nous devons atteindre sur l’autre rive. Arrivés sur la plate-forme, la moto bute bien comme il faut dans le béton, histoire de marquer le coup. Une rampe bien raide permet d’en descendre pour rejoindre le plancher des vaches. Un sacré bon moment !

Nous nous arrêtons ensuite déjeuner près de 2 terrains de foot. l’un est occupé par les hommes, l’autre par 2 équipes féminines qui s’affrontent. Un p’tit restaurant familial fera l’affaire. La patronne est au BBQ quand l’homme, lui, pas tout à fait bien dans sa tête, ou alors trop bien justement nous tape la causette, à grand renfort de gestes et de postillons. Au menu : pattes de poulet avec les ergots et tout et tout, quelques crudités « touristatiquement » présentées, une banane légume et du yucca à la vapeur. Le tout arrosé de jus de yucca fermenté et filandreux. Une puanteur ce truc…

Du côté de Banos, nous tombons cette fois sur un jeu un peu spécial. Il s’agit pour chaque équipe à qui on a attribué un bassin d’attraper à la main et en moins de 10 minutes une truite bien vigoureuse. 4 équipes s’affrontent, mais c’est celle du bassin supérieur qui gagne facilement. Normal, elle a poussé les truites jusque dans la buse haute du déversoir et là, un tout petit filet d’eau seulement en coulait. Donc c’était easy. Un bon orage de pluie met fin précipitamment à la fête. Tout le monde dans les voitures et zou ! Presque plus personne sur le site. Nous parvenons à devancer l’orage en faisant de même.

Arrivés à proximité de notre hôtel de Riobamba, nous stoppons une nouvelle fois. Une messe est dite juste au bord de la route. Quelle idée ?! Je fais quelques photos et paf ! C’est le moment de se serrer la paluche pour montrer sa fraternité, sa communion avec l’autre et je ne sais quoi d’autre encore. Du coup, des vieilles mains, des jeunes, des propres, des sales, je vais en serrer un paquet.

Riobamba est une ville qui doit craindre. Nous demandons au patron de pouvoir stationner nos motos dans l’hôtel. Pas banal… Pour finir cette journée forte en émotions, en sensations, rien de mieux qu’un bon restaurant. Et à 21h, au lit ! … Zitouni et sa bande …

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13 commentaires sur « L’Équateur à moto, étape 5 ~ Sucua => Riobamba »

  • quel escargot!!! j’aurai eu peur pour les motos dans cette nacelle! sinon, toujours des paysages incroyables, quel beau pays. bisous. cathy
  • très folklorique ! que de surprises !!!

    Merci pour le reportage, MIAOU !!!!

  • Oh la nacelle ça craint quand même! Particulière cette partie du voyage, faut pas être trop regardant…

    Bises du jour

    Mireille du sablon

  • Bonjour Claude

    Quelle aventure cette traversée !!!

    on doit en rire après, mais certainement moins sur le coup …….

    Merci pour le récit de ce vécu, j’ai plusieurs fois souri en lisant !

    Les photos sont superbes

    Bises, bonne journée

  • Un « bac » suspendu plutôt impressionnant ! Un téléphérique aquatique en quelque sorte !

    Et l’escargot… pas question d’en manger une douzaine ! lol !

    Une aventure géniale que je suis avec plaisir !

  • Une étape chargée d’émotions fortes, c’est pas demain que vous allez retrouver ce moyen de transport au-dessus de l’eau.

    Toutes les photos sont superbes, merci pour ce beau partage. 

  • Une traversée épique en effet , on se demande vraiment si tout va arriver à bon port de l’autre côté .

    Merci pour ce récit palpitant et les superbes photos .

    Bonne journée

    Bises

  • Merci pour toutes ces superbes photos où on ne semble pas s’ennuyer !

    Avec un énorme escargot et le coup de la nacelle, il fallait oser …

    Une super ambiance avec des gens qui semblent bien sympas.

    Des expériences encore en plus !

    Bonne fin de semaine dans une douceur quasi printanière mais risque de pluies.
    Toujours dans des examens, je suis aussi en pleine fabrication de nouvelles chaussures orthopédiques montantes
    ainsi qu’un corset tenant tout le buste.
    Je mettrais autant de temps à m’habiller qu’un croisé avec son armure !
    Gros bisoux,  cher claude.

     

  • oui la traversé avec la nacelle et la roue qui dépassé impressionnant et beau a la fois, trop belles photos

    bises amicales

Les commentaires sont fermés.