L’Équateur à moto, étape 6 ~ Riobamba => Chugchilan

L’Équateur … étape 6 => Riobamba / Chugchilan

Cette nuit, j’ai dormi dans un lit avec des draps et des oreillers en pilou-pilou tout doux qui font des étincelles lorsqu’on gigote dedans ! La classe… Par-dessus, il y avait 2 couvertures en poils de lama qui piquent et encore par-dessus, une moche couverture en pilou-pilou aussi mais avec des motifs genre savane africaine. Mais bon, c’était pour être raccord avec les rideaux à pompons et les murs orange et jaune pétants. La salle de bain était à l’avenant. Carrelage noir brillant texturé.
L’étape 06 a été comme toutes les autres. Super jolie, super variée et avec l’imprévu qu’il faut pour marquer les esprits et alimenter la boite à souvenirs.

à 4500 mètres d’altitude des vigognes gambadent dans la pampa …

Nous quittons rapidement Riobamba par des rues pavées, typiques du pays. Des pavés, il y en a de 2 sortes. Les « Parisiens » en belles pierres aux bords arrondis mais au format XXL, et les « Leroy-Merlin » en moches pierres reconstituées et à la tenue précaire. Les premiers sont réservés aux rues centrales, 

et les seconds aux rues périphériques et souvent sales.
Notre première piste est vraiment exceptionnelle. Elle est rectiligne ou presque, pile dans l’axe du volcan Chimborazo, le plus haut sommet des Andes équatoriennes (6263m). Il est recouvert de neiges éternelles. Le ciel est parfaitement bleu. La piste est encaissée, très encaissée même. Très poussiéreuse aussi. De chaque côté, un mur de terre d’au moins 3 mètres par endroit. C’est le couloir à bestiaux. Les paysans empruntent tous cette piste pour mener leurs animaux dans les pâturages. Magique ! Plus loin, la piste tend à contourner le volcan. Elle devient technique. Des trous, des bosses, des zones de fesh-fesh, des marches, des mottes d’herbe à lama… Tout y passe. Mais quel pied !
Une fois rendus sur le plateau, à près de 4500 mètres d’altitude et côté nord-ouest du volcan, le vent se met à souffler assez fort. Il ne nous quittera plus ou presque de la journée. Quelques vigognes gambadent dans la pampa, les oreilles en arrière pour nous signifier que nous ne sommes pas chez nous ici et que l’herbe, elles se la gardent pour elles.

Un axe majeur que j’imaginais goudronné s’avère être finalement une piste. Large, mais épuisante. Tantôt en tôle ondulée, tantôt recouverte de pavasses biens tranchantes. Aujourd’hui, sur les 260 kilomètres que comptait l’étape, nous aurons bien fait plus de 200 kilomètres de pistes.
En matinée, nous faisons un long arrêt, assis dans l’herbe sèche à contempler le paysage. Le soleil tape fort. Magnifique.
Toujours par la piste, ce n’est qu’à 13h00 environ que nous parvenons à trouver de quoi manger. Une femme a sorti sa friteuse en bord de route, dans un hameau perdu en montagne. Au menu : french fries, poulet frit, œuf frit. Les enfants tout juste sortis de l’école viennent acheter ici un bol de frites arrosées de ketchup. Ils en profitent aussi pour faire une partie d’un antique flipper dans l’appentis sombre et enfumé. Juste à côté, un coiffeur s’est installé. Peut-être profite-t-il des projections d’huile de friture pour lisser le poil de ses clients ?
C’est reparti, toujours par la piste. Nous allons serpenter un très long moment à environ 3500 mètres d’altitude, à flanc de montagne. Lorsque nous redescendons enfin dans la vallée encaissée où se trouve le petit village de Chugchilan, curieusement le vent souffle encore plus fort et il fait vraiment froid. Quelques kilomètres avant d’arriver à Chugchilan, nous faisons un arrêt à la Laguna Quilotoa, un haut-lieu du tourisme Équatorien. Sauf que là, des touristes, il n’y en a pas et que le site a été littéralement massacré par des commerçants qui ont, dans une totale anarchie implanté leurs magasins de pacotilles. Misère… Heureusement, la Laguna Quilitoa est préservée. Il s’agit d’un lac de cratère qui, lorsqu’il y a du soleil, est paraît-il bleu turquoise. Sauf que là, il fait gris. Dommage. Mais c’est beau quand-même.
La chaîne de la moto de Philippe vient de dérailler. Usée, est s’est détendue. Nous parvenons à dégoter un artisan qui jongle autant avec la soudure qu’avec la clé de 12. Nous l’aidons à retirer un maillon de la chaîne pour permettre de la retendre correctement.
Sur Booking.com, l’hôtel n’était pas pointé correctement sur la carte. Et comme ici, les noms de rues, on peut les oublier, nous finissons dans la cour d’une ferme, après 500 mètres de piste en grimpette. De la petite maison en bois sort une demi-douzaine de gamins aux nez qui coulent. Une jeune fille, la plus âgée, nous montre du doigt notre hôtel, en contre-bas. Ce soir, c’est demi-pension. Ça tombe bien car à Chugchilan, il n’y a rien. Zitouni et sa bande …

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13 commentaires sur « L’Équateur à moto, étape 6 ~ Riobamba => Chugchilan »

  • Bonjour, de jolis paysages avec le volcan en ligne de mire; c’est sympa de rencontrer des vigognes, on a les mêmes à Paris ! je te souhaite un bon week end, bisous
  • …oh quelle suite! le chemin semble long mais les arrêts sont sympas…

    Bises du soir

    Mireille du sablon

  • Encore une superbe étape , le vent en effet devait être de la partie on le remarque aux herbes couchées sur les photos . J’ai aussi aperçu des instruments de musique que je ne connaissais pas , un genre de xylophone double à tenue verticale .

    Merci pour le tout récit et photos .

    Bonne soirée

    Bises

  • J’adore ! Toujours autant de plaisir à lire le reportage de cette superbe aventure ! Si seulement j’avais quelques (dizaines d’) années de moins… je crois que je contacterais Zitouni pour qu’il m’accepte dans le groupe !

    Bonne journée et à bientôt pour la suite…

  • Bonjour Claude

    D’abord je lis le récit de Zitouni, j’adore sa façon de raconter, c’est vivant, c’est du vécu et je vois plein d’images défiler pendant que je le lis, même si évidemment ce ne sont pas vraiment les bonnes mais je « brode » dans ma tête ….   » le coiffeur qui lisse le poil de ses clients avec l’huile de la friteuse, la demi-douzaine de gamins aux nez qui coulent », ça c’est très imagé et je l’imagine bien ! lol !

    Ensuite je regarde les photos et là je dis ….. wouahhhh que c’est beau, j’adore ces photos où on voit le sommet enneigé (non, j’aime pô la neige mais c’est beau !), les motos qui doublent le troupeau, l’eau du lac … tout ça est splendide !

    De très bons souvenirs pour eux, je me doute que c’est un peu moins marrant quand il faut réparer mais ils ont l’habitude de se débrouiller !

    Un grand Merci pour ce partage, les Vigognes je les aurais prises pour des Lamas ou des Alpagas !

    Bises, bonne journée

  • Merci pour ces magnifiques photos aux paysages typiques et des habitants vraiment « couleur locale » !

    Un reportage dépaysant toujours agréable à lire et admirer.

    Avec des anecdotes savoureuses …

    Bonne fin de semaine avec une semaine à venir très chargée …
    Je pense avoir mon corset neuf et je vais aussi essayer mes nouvelles chaussures en espérant les avoir ce mois.
    Et, surtout, de nouveaux examens pour mon chéri …
    Là, il nous faut garder le moral mais c’est vraiment stressant
    et l’attente semble interminable avec des délais de RDV incroyables !
    Gros bisoux,  cher claude.

     

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