Chronique d’un voyage qui s’est déroulé AVANT le développement de la pandémie de Covid-19

Une étape exceptionnelle, tout simplement
Michel, bien reposé mais prudent décide de ne pas nous suivre sur le premier tiers de l’étape du jour. Elle s’enfonce dans les terres et il craint des dénivelés trop importants pour une reprise sereine après sa journée de repos. Nous partons donc à 5 sur les pistes du sud-est de l’île.
Nous débutons la journée par l’observation d’un olivier vieux de 2800 ans. Les paysages rencontrés nous étaient encore inconnus jusque-là.

La piste est magnifiques et les panoramas grandioses.

Des plantations d’oliviers émergeant de tapis de fleurs d’un jaune éclatant, des ruches qui se réveillent doucement, des chemins défoncés par les ruissellements d’une irrigation sans doute excessive… Le Lac de barrage de Faneromenis est contourné. Les chemins sont encombrés de roseaux qui nous fouettent le visage.

Entre collines cultivées et petits villages nous serpenterons ensuite jusqu’à atteindre la plage protégée de Matala. En été, c’est le rendez-vous des « fume-moquette », un peu comme dans l’état de Goa, sur la côte ouest de l’Inde. 
Les couleurs psychédéliques s’affichent sur les murs des cabanons, sur le sol, sur la peau des tenanciers de bars d’où s’échappent, outre des volutes enivrantes, des mélodies de Santana, de Bob Marley… Ambiance !
Nous nous enfonçons bientôt dans la moyenne montagne, toujours par des pistes et des chemins parfois techniques puis, après un détour vers les impressionnantes Gorges Agiofarago nous retrouvons une nouvelle fois avec bonheur la proximité de la côte et ses sublimes panoramas.

Vers 11h00 nous retrouvons Michel sur la côte, dans le petit village de Matala.
Le groupe étant à nouveau complet, nous allons à présent plus ou moins longer la côte déchiquetée, en nous élevant souvent de plusieurs centaines de mètres. La piste est magnifiques et les panoramas grandioses.
Nous peinerons à trouver un restaurant sur cette côte presque inhabitée. Mais vers 14h30, nous trouvons notre bonheur. Dans un tout petit hameau côtier formé autour d’une placette à 2 pas de la plage, un restaurant va nous concocter une bonne cuisine locale. Renaud et Grégory tombent les bottes pour un bain revigorant. Nous irons prendre le café sur la terrasse ombragée d’un établissement litéralement posé sur les galets. Le ciel est parfaitement bleu. Jean-Paul est rester près des motos, il fait une petite sieste à l’ombre d’un arbre.

C’est l’heure de repartir. 80 kilomètres environ restent à parcourir.

Après un déjeuner improvisé, sans vraiment quitter la côte nous atteindrons le très étroit Canyon de Tripiti que nous franchirons en empruntant un sentier dessiné dans le lit du torrent actuellement asséché. Par des pistes surplombant très souvent la mer nous clôturerons cette nouvelle journée de roulage réussie.

En fin d’après-midi, alors que nous sommes en pleine montagne, aride, caillouteuse et totalement déserte, une, puis deux, puis trois, puis quatre, puis cinq motos affichent au tableau de bord qu’elles sont en réserve de carburant. Seule la mienne ne s’est pas encore affolée. Heureusement, nous avons franchi un sommet et la station-essence n’est qu’à 10 kilomètres environ. Chance supplémentaire, la piste débouche sur une route au bitume parfait, en forte pente descendante. Couchés sur les motos pour limiter au maximum notre prise au vent, fort, nous dévalons la pente en roues libres, moteurs coupés.
Après avoir fait le plein des motos, nous décidons de filer tout droit à notre hôtel de ce soir.
Arrivés sur place, nous constatons que l’hôtelier est totalement paniqué par les informations télévisées concernant la propagation du Coronavirus. Il est vrai que la situation semble se corser en Grèce.
A deux pas de notre hôtel se trouve le seul restaurant ouvert dans le coin. Ce sera donc celui-là. Poisson choisi directement en cuisine, salade grecque, bières, bières, bières … Zitouni et sa petite troupe …

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