Chronique d’un voyage qui s’est déroulé AVANT le développement de la pandémie de Covid-19.

Une étape formidable, où les traces de haute-montagne ont occupé l’essentiel de notre temps passé le cul sur la selle.
Ce matin, le petit-déjeuner nous a été servi à l’arrière de l’hôtel. Nous y étions bien planqués. Depuis la veille, les restaurants, les cafés ont interdiction d’ouvrir leurs portes et s’y attabler en terrasse est passible d’une lourde amende. Concernant nos nuitées, il nous est demandé de confirmer notre venue. Les hôtels, tous vides, ont des consignes strictes et n’espèrent finalement qu’une chose : pouvoir baisser le rideau pendant la quarantaine imposée.

Nous allons rapidement prendre de l’altitude …

Aucun changement en revanche sur les pistes. Les moutons, à la différence des habitants de l’île sont tous de sortie. Les éviter est un challenge. Ils traversent sans regarder.
Les seuls travailleurs que nous croisons sont les artisans du bâtiment qui, sans entrain préparent la saison touristique qu’ils savent déjà bien compromise. En piste donc ! …

Nous allons rapidement prendre de l’altitude, non sans nous être préalablement échauffés en slalomant allègrement entre les plantations d’oliviers et les serres des maraichers, implantées partout sur la côte.
Les pistes sont au départ assez faciles. Elles se corsent régulièrement pour nous faire monter en température. Les incursions en haute montagne vont être nombreuses aujourd’hui. Autant d’occasions de greloter car avec le vent tourbillonnant qui souffle fort finit toujours par s’engouffrer dans nos tenues. En fin de matinée nous stoppons dans un petit village afin d’y faire quelques courses pour le pique-nique, prévu tout là-haut, au-dessus de la forêt de pins.
L’endroit est magique. Un petit espace tout plat, d’à peine 50m de côtés nous tend les bras. Un arbre, au milieu, entouré de quelques pierres nous servira de salle à manger ombragée. Il fait grand soleil et chaud. Au fond, juste derrière les motos bien rangées pour une fois, une plaque de neige résiduelle nous éblouie.
Petite photo de groupe, petite saladette, petit bout de pain, petit bout de fromage en tranche et … grosse sieste !
En début d’après-midi, nous approchons le lac d’altitude d’Omalos, presque déjà asséché. Plus tard, nous nous enfoncerons profondément dans le Parc Naturel de Dikti, absolument superbe. Les pistes sont propres, sauf celle-là qui fera mordre la poussière à bon nombre d’entre-nous.
À Myrtos, toujours sur la côte sud de l’île, nous faisons une pause café. Puis à nouveau nous nous élançons à l’ascension du massif, extrêmement sauvage, avant de redescendre lentement vers Agios Nikolaos, notre ville-étape, que nous visiterons en soirée. Pour la première fois c’est la côte nord-est de la Crète que nous découvrons. Toute aussi superbe.
Nous écourterons la toute fin de trace pour filer droit à notre hôtel. Nous avons un peu peur de trouver portes closes en raison du confinement.
Un employé de l’hôtel nous reçoit gentiment, met à notre disposition la salle à manger où nous pourrons diner après nous être rendus en ville pour acheter ce qu’il faut.
Une ambiance de fin du monde règne ici en Crète. Nous sommes regardés un peu de travers, et les quelques touristes que nous croisons semblent totalement déboussolés. Nous devrons revoir notre fin de raid, certains de nos vols du retour ayant changé ou ont carrément été supprimés sans être pour le moment remplacés. Belle galère en perspective.

La suite, bientôt … Zitouni et sa petite troupe …

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