Quels sont les cépages emblématiques des vins d'Anjou et comment s’expriment-ils ?


2 mai 2025

le chenin blanc, le roi des cépages blancs en Anjou

S’il y a un cépage qui incarne l’Anjou, c’est bien le chenin blanc. C’est un cépage caméléon capable de s’exprimer sous d’innombrables formes. Qu’il soit sec, demi-sec, moelleux ou effervescent, il domine largement les blancs angevins. Mais pourquoi ce cépage est-il si spécial ?

Le chenin trouve en Anjou un terroir d’exception : des sols schisteux, parfois calcaires ou argileux, qui lui permettent de développer une acidité naturelle et un potentiel aromatique impressionnant. Le climat tempéré de la région, avec ses influences atlantiques, favorise également une maturation lente, idéale pour obtenir des raisins à l’équilibre parfait.

Côté dégustation, le chenin blanc dévoile des notes variées : fruits à chair blanche (poire, pomme), agrumes, miel, fruits exotiques et, quand il évolue, des arômes de fruits secs et parfois de cire d’abeille. En version moelleuse, il peut même offrir des nuances de coing et d’abricot confit. Cette versatilité en fait un cépage fascinant, capable de sublimer les grands vins de garde comme les plus accessibles. Les AOC comme Savennières, Coteaux-du-Layon ou Quarts de Chaume sont de parfaits terrains de jeu pour ce raisin.

le cabernet franc, l’âme des rouges angevins

Lorsqu’on parle de vins rouges d’Anjou, le cabernet franc revient presque toujours sur le devant de la scène. Originaire du sud-ouest de la France, ce cépage s’est acclimaté à merveille en Anjou, où il compose la majorité des vins rouges, notamment dans les AOC Anjou, Anjou-Villages et Saumur-Champigny.

Ce qui distingue le cabernet franc, c’est sa finesse aromatique. Ses vins offrent souvent des notes de fruits rouges (groseille, framboise, cerise) mais aussi des touches végétales et épicées (poivron, réglisse). La structure des vins peut varier selon le terroir et les choix des vignerons : certains seront légers et fruités pour une consommation rapide, d’autres plus puissants et complexes, prêts à vieillir en cave de longues années.

Le cabernet franc est aussi très respectueux de son terroir : il retranscrit admirablement les spécificités géologiques de l’Anjou, qu’elles soient liées aux sols de schiste ou de calcaire. En résumé, il symbolise la diversité et l’expressivité des rouges angevins.

cabernet sauvignon : l’allié complémentaire

Bien qu’il soit moins répandu que le cabernet franc, le cabernet sauvignon est souvent utilisé en assemblage pour compléter les rouges angevins. Ce cépage, connu pour ses tanins structurés et sa palette aromatique riche (cassis, mûre, menthol), apporte une profondeur et une charpente supplémentaires aux vins.

En petites proportions, il peut équilibrer un cabernet franc trop léger ou renforcer le potentiel de garde d’un vin. Avec ses arômes intenses et sa capacité à s’épanouir dans les sols chauds, il offre une alternative intéressante, notamment dans des cuvées plus ambitieuses.

les cépages des crémants de Loire en Anjou

Les crémants de Loire, élaborés selon la méthode traditionnelle, sont une fierté locale. En Anjou, leur production repose sur une mosaïque de cépages : le chenin blanc, encore lui, est souvent majoritaire. Son acidité naturelle en fait un ingrédient clé pour des bulles élégantes et rafraîchissantes.

D’autres cépages blancs, comme le chardonnay, viennent apporter une touche de rondeur et d’arômes floraux. Pour les crémants rosés, on retrouve souvent le cabernet franc et parfois le grolleau, qui assurent des notes fruitées et une belle vivacité.

chenin : sec, demi-sec et moelleux, quelles différences ?

On a déjà mentionné la polyvalence du chenin, mais ses différentes déclinaisons méritent qu’on s’y attarde.

  • Sec : Le chenin sec est marqué par une vive acidité et une expression franche des fruits comme la pomme verte et le citron. C’est un vin tendu, souvent minéral, parfait avec des fruits de mer ou un fromage de chèvre.
  • Demi-sec : Ici, la douceur commence à poindre, équilibrant l’acidité. On y retrouve des notes de miel, de fleurs blanches et de fruits mûrs. Ces vins sont idéaux pour accompagner une cuisine asiatique ou légèrement épicée.
  • Moelleux : Avec ses sucres résiduels élevés, le chenin moelleux exhale des arômes de fruits confits, d’agrumes et de coing. Les vins issus de vendanges tardives ou affectés par la pourriture noble (Botrytis cinerea) sont particulièrement recherchés pour leur complexité.

le grolleau, vestige du passé ou cépage d’avenir ?

Longtemps dévalorisé, le grolleau est en pleine renaissance. Connu surtout pour ses vins rosés légers (notamment dans l’AOC Rosé d’Anjou), ce cépage local offre pourtant bien plus qu’il n’y paraît. Certains vignerons expérimentent désormais sa vinification en rouge, donnant naissance à des vins fruités, légers et gouleyants, parfaits pour des moments conviviaux.

Si le grolleau a parfois souffert d’une image associée à des vins simples, de nouvelles cuvées viennent prouver qu’il a sa place dans le vignoble angevin. Un cépage d’avenir ? L’histoire nous le dira.

les cépages rares et oubliés de l’Anjou

Parmi les trésors cachés de l’Anjou, on trouve des cépages rares ou oubliés, comme le pineau d’Aunis. Ce dernier, connu pour ses vins rouges et rosés délicieusement épicés, est encore cultivé par quelques irréductibles vignerons. Citons aussi le fié gris (une ancienne variété de sauvignon) ou le chardonnay, qui, bien que minoritaire, ajoute sa touche élégante à certains assemblages et crémants.

Ces cépages, souvent marginaux, enrichissent la palette aromatique globale de la région et incarnent un patrimoine viticole précieux.

le rôle crucial des cépages dans les AOC angevines

Chaque cépage joue un rôle clé dans la définition des vins d’une AOC. Par exemple :

  • AOC Savennières : exclusivement centré sur le chenin blanc, il produit des vins secs et puissants sur des sols de schiste.
  • AOC Côteaux-du-Layon : le royaume des chenins moelleux, influencés par la brume matinale de la rivière Layon.
  • AOC Anjou-Villages : le cabernet franc, parfois renforcé par le cabernet sauvignon, s’y exprime dans des rouges de garde typiques de l’Anjou.

Le choix des cépages n’est pas qu’une question de tradition, il est aussi stratégique : il influe sur le style final du vin, son potentiel de garde et sa capacité à séduire les amateurs de vins d’Anjou ou d’ailleurs.

en route pour une exploration des terroirs angevins

L’identité viticole de l’Anjou repose sur ses cépages, mais aussi sur la passion et l’expertise des vignerons qui les subliment. Que vous penchiez pour un chenin complexe et minéral, un cabernet franc fruité et élégant ou un crémant festif, les possibilités sont infinies.

Alors, pourquoi ne pas profiter de votre prochaine escapade pour visiter un domaine, discuter avec un vigneron et déguster la diversité angevine dans votre verre ? L’Anjou n’a pas fini de vous surprendre.

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